Pour un meilleur accès à la physiothérapie

Chaque année, au Québec, nous dépensons collectivement plus de 7,5 milliards de dollars en médicaments de toutes sortes. Depuis 30 ans, ces coûts augmentent en flèche et les experts en viennent à parler d’une véritable « surconsommation ». À elles seules, les dépenses en médicaments contre la douleur (analgésiques) présentent un taux de croissance de 6,3 % par année. En contrepartie, l’accès à la physiothérapie stagne, et ce même si cette discipline permet d’atténuer de nombreuses douleurs physiques en traitant leurs causes et en atténuant les facteurs de risque.

Bien que la prise d’un médicament puisse être adéquate et indiquée dans le traitement de la condition d’un patient, il importe de se questionner sur l’impact qu’aurait un meilleur accès à la physiothérapie sur le recours aux services de première ligne et aux médicaments contre la douleur.

Gérer en attendant de traiter

Tel que mentionné dans notre précédent billet, la physiothérapie est l’un des parents pauvres du réseau de la santé et des services sociaux. L’accès y est problématique et l’attente hors des délais raisonnables est chose commune. Dans ce contexte, les médecins se doivent d’atténuer la douleur du patient en attendant que celui-ci ait accès à un service de réadaptation physique. Comme le réseau public de santé ne suffit pas à répondre à la demande et que les délais d’accès à la physiothérapie augmentent continuellement, le recours à la médication (dont les analgésiques) ne peut qu’augmenter au même rythme.

De plus, faute de traiter la cause du problème, ce dernier peut empirer. Le cercle vicieux des dépenses en santé fait alors son chemin: à cause d’un accès déficient aux services, la condition du patient se détériore et devient chronique. Il sollicite alors davantage les services de santé et contribue à l’engorgement du réseau.

Or un accès plus rapide et en temps opportun à des services de physiothérapie (grâce à la mise en place de ressources suffisantes et à un système offrant un accès direct aux physiothérapeutes) permettrait une prise en charge plus efficiente du patient, une guérison plus rapide et, par le fait même, une diminution du recours aux services d’urgence et de consommation de médicaments.

Revendiquer un « droit à la physiothérapie » ?

Dans ce contexte, pour l’AQP, il importe de positionner la physiothérapie et ses professionnels dans le continuum de soins et de services et d’en faire reconnaître les bienfaits tant pour la santé de la population que pour les gains réels qu’elle génère dans l’économie de la santé. Comme on le sait, la physiothérapie joue un rôle important dans la prévention, mais aussi dans la gestion des maladies chroniques, une problématique de taille associée au vieillissement de population. Elle est aussi un outil précieux pour maintenir la santé de la main-d’œuvre active.

Demander un meilleur accès à la physiothérapie, c’est contribuer à améliorer notre santé collective. Faites partie du changement: Joignez votre voix à la nôtre et adhérez dès maintenant à l’Association québécoise de la physiothérapie!