COVID-19 : prêter main-forte pour se redécouvrir

Un témoignage de William Rinkenback

Comme plusieurs physios, il a été placé en arrêt de travail au mois de mars dernier par sa clinique privée à Longueuil. Mais à la fin de l’été 2020, William Rinkenbach a pris son courage à deux mains et a décidé de se joindre à l’escouade de dépistage pour le CIUSSS de l’Estrie. Bien qu’éprouvante, son expérience au front contre le coronavirus s’est avérée déterminante pour la suite de sa carrière.

Habitué au rythme des cliniques privées, William se rappelle d’avoir ressenti un éveil lorsqu’il s’affairait à tester un maximum de gens en compagnie de ses collègues de la clinique désignée de dépistage (CDD) de Bromont.

«On suait à grosses gouttes sous la combinaison de dépistage. Les gens faisaient la file pendant quatre heures, c’était une personne après l’autre», se rappelle-t-il.

Si la climatisation faisait défaut dans les petits locaux improvisés où ils étaient entassés et que la charge de travail dépassait l’entendement, le physiothérapeute se sentait dans son élément. Il était reconnaissant de pouvoir prêter main-forte à la population, heureux de se sentir utile après plusieurs mois d’arrêt involontaire. De retour dans sa voiture après une éprouvante journée de 8h, William ressentait la fierté du devoir accompli.

«J’étais au bon endroit. Le sentiment d’être dans l’action et d’aider un maximum de gens m’a permis de confirmer que je voulais travailler dans le public».

Secteur public

À partir du mois de septembre, le diplômé de l’université McGill a finalement eu l’opportunité d’effectuer un retour partiel à sa pratique. Le vent dans les voiles, il prit la décision de partager son temps entre le dépistage et la physiothérapie.

Au cours d’une semaine typique, le physio se rendait deux jours semaines à l’Hôpital de Granby, deux autres jours à l’Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP) de Cowansville et une journée à la CDD de Bromont. Rien à voir avec son horaire du début de l’été.

«Je n’ai pas choisi le métier de physio pour rien, je me sens bien quand j’aide les gens. Y’a rien qui n’arrive pour rien. Après ma pause de cet été, j’ai eu envie d’un nouveau défi».

L’expérimentation professionnelle en contexte pandémique, combinée à une réflexion approfondie lors de son arrêt de travail involontaire, a été révélatrice pour William Rinkenbach. Les rencontres avec des ambulanciers, des médecins et des infirmiers entre autres, lui ont ouvert les yeux sur une approche qui concordait avec ses valeurs, avec ses ambitions.

Son choix était fait, il voulait évoluer dans le secteur public.

«J’ai pris la décision en écoutant mon cœur. Je ressens plus de fierté quand je finis mon travail ici qu’auparavant. J’ai l’impression d’évoluer en tant que personne».

Maintenant à temps plein à l’Hôpital BMP de Cowansville, William œuvre aux côtés d’une équipe multidisciplinaire dans un environnement qu’il estime hautement stimulant. Sur l’unité de chirurgie au 3ème étage comme aux soins intensifs au 2ème, à l’observation de l’urgence au 1er étage ou bien à la clinique externe de physiothérapie au sous-sol, il affronte de nouveaux défis quotidiennement.

«Le travail d’équipe ici est essentiel. Parfois, je vais discuter avec un médecin pour la meilleure marche à suivre auprès d’un patient. C’est vraiment cool. Mon travail à présent, c’est surtout d’activer les patients, de les garder mobiles et de s’assurer de leur sécurité pour leur congé de l’hôpital».

William Rinkenbach a vu son quotidien changer du tout au tout cette dernière année, mais force est d’admettre aujourd’hui, le physio est sorti grandit de la tempête. Sa dévotion à la santé des citoyens l’a mené vers de nouveaux défis professionnels, et aujourd’hui, il est plus motivé que jamais pour ce qui suit.

Xavier Bourassa