La téléréadaptation : un outil précieux pour la physiothérapie régionale

Un témoignage de Laurie Bernier-Dionne

Pour Laurie Bernier-Dionne, physiothérapeute à la clinique Physix de Matane, il ne fait nul doute que les soins à distance gagneront en importance dans le futur de sa profession. Pour une région comme la sienne, où plusieurs kilomètres séparent un petit village de l’autre, la téléréadaptation se révèle être un outil d’une pertinence insoupçonnée. Si la physio s’ennuie des rencontres en face à face avec ses patients, elle admet que les nouvelles méthodes sont particulièrement efficaces:

«On va plus droit au but, les rencontres sont plus expéditives. Cependant, les patients font preuve d’une bonne collaboration et semblent apprécier le côté plus personnalisé de cette approche. Leur implication est vitale dans leur rétablissement, ils s’en rendent compte aujourd’hui plus que jamais».

Plutôt que d’expliquer leurs maux, les patients suivis en téléréadaptation sont en mesure de montrer leurs malaises directement à partir de leur milieu de vie. «Pas évident de monter votre escalier ? Eh bien montrez-moi !», explique Mme Bernier-Dionne. De cette manière, les physiothérapeutes peuvent adapter leurs soins à l’environnement en question, qu’il s’agisse d’un problème d’installations ou de mouvement. Laurie Bernier-Dionne contribue au bien-être de ses patients à travers la caméra, ce qui lui permet de croire que cet aspect technologique est là pour y rester :

«L’utilisation d’un outil comme la téléréadaptation fait tout son sens à Matane. C’est super pratique pour les gens qui habitent loin, ou qui ne peuvent pas se déplacer pour un rendez-vous d’une heure. Les rencontres sont également moins longues, ce qui nous permet d’effectuer des petits suivis rapides de quelques minutes».

Optimisme des jeunes

Parmi tous ses patients, un groupe s’est particulièrement bien adapté au virage technologique des dernières semaines : les jeunes. Et il est à parier que cette transition se faisait attendre de leur part depuis un certain moment :

«J’ai suivi trois ados depuis le début du confinement, ça s’est super bien passé. Ils savaient exactement comment utiliser ZOOM, comment placer la caméra… Ils sont plus habiles que nous !», rigole Mme. Bernier-Dionne.

La physiothérapeute apprend de sa clientèle de 18 ans et moins, qui la pousse à toujours ajuster son approche. Auprès d’eux, elle perfectionne sa pratique : «les jeunes n’ont pas de filtre, ils vont directement te le dire lorsqu’un exercice ne leur tente pas. Il faut trouver une manière de les motiver, et constamment vulgariser nos explications. Mais lorsqu’ils arrivent à atteindre leurs objectifs, ils sont vraiment reconnaissants».

En attendant la réouverture de sa clinique, Mme. Bernier-Dionne s’étonne de la progression de ses clients qui prennent en main leur rétablissement. Si elle trouve leur implication inspirante, elle est impatiente de les retrouver en personne. D’ici là, elle et ses collègues mettent tout en place afin de demeurer présents auprès des Matanais et des Matanaises qui sollicitent leurs services.

Xavier Bourassa