Réactions de l’AQP au budget provincial 2024-25

L’Association québécoise de la physiothérapie (AQP) accueille le nouveau budget provincial 2024-2025 du ministre des Finances du Québec, Monsieur Éric Girard, avec à la fois un positivisme et des questionnements. La secrétaire, Anne-Marie Violette, pht. était présente au huis clos du budget présenté le 12 mars 2024 à Québec. Au premier survol, on ressent la volonté de poursuivre ses projets déjà entamés en 2023-2024, mais peu d’ajouts ou d’innovation sont notés pour la réadaptation malgré la croissance des dépenses du budget en santé et service sociaux de 4,2% cette année. Voici les faits marquants qui en sont ressortis :

Améliorer l’offre et l’accès aux services de physiothérapie dans les équipes de première ligne

L’AQP souligne, dans le budget, qu’il y a « 2744,1 millions de dollars pour appuyer une organisation humaine et efficace des soins de santé et des services sociaux dont fait partie l’amélioration des soins de première ligne. » Il fait mention d’offrir une expérience patient axée sur l’accessibilité et la qualité. Il y a mention de poursuivre les efforts pour favoriser une prise en charge plus rapide par un professionnel de la santé afin d’améliorer l’accès et d’assurer une plus grandefluidité des soins et services.

L’AQP accueille avec enthousiasme les actions du gouvernement décrites dans le budget telles que :

  • Développer l’interdisciplinarité
  • Poursuite et consolidation du déploiement du Guichet d’accès à la première ligne (GAP)
  • Assurer une meilleure accessibilité aux services à l’urgence en :
    • Redirigeant vers les services de première ligne, selon les cas
    • Développant des guides et des outils basés sur les meilleures pratiques
  • Améliorer l’accès aux services spécialisés en :
    • Poursuivant les travaux sur des trajectoires particulières dont en musculosquelettique et en gériatrie.

Par contre, ce budget ne semble pas prendre en considération l’impact spécifique des professionnels de la physiothérapie dans l’interdisciplinarité ni dans les services de première ligne : il mentionne plutôt vouloir y intégrer les infirmières praticiennes spécialisées et les pharmaciens. L’AQP s’attend à ce qu’il y ait intégrations des professionnels de la physiothérapie dans les équipes interdisciplinaires et dans les services de première ligne.

De plus, l’AQP encourage fortement le gouvernement à intégrer les professionnels de la physiothérapie dans le développement des guides et des outils s’appuyant sur les meilleures pratiques ainsi que les équipes de travaux de trajectoires particulières.

Améliorer l’accès aux services de physiothérapie pour les personnes aînées

L’AQP rapporte que le gouvernement veut « bonifier le soutien à domicile » pour les aînés avec 116 200 milliers de dollars par année, pour les cinq prochaines années. Il vise un programme pour « favoriser le vieillissement actif des personnes aînées ». L’AQP souligne que le gouvernement désire « poursuivre ses engagements, dont la consolidation des développements liés au soutien des aînés et des personnes proches aidantes via l’intensification de l’offre de services de soutien à domicile ».

Par contre, ce budget ne semble pas prendre en considération l’impact spécifique des professionnels de la physiothérapie, dont l’accès équitable et rapide aux soins de physiothérapie pour cette population spécifique. L’AQP tient à préciser que l’inclusion des physiothérapeutes et des technologues en physiothérapie dans les équipes soignantes à domicile et en milieu communautaire est une priorité.

Améliorer l’accès aux services de physiothérapie pour les personnes vivant avec de la douleur chronique

Spécifiquement, le budget ne fait pas mention de plan concret concernant les personnes vivant avec de la douleur chronique, quoiqu’il y ait des actions entreprises envers les personnes aînées, ceux-ci étant en tête de liste de la consommation d’opioïdes. L’AQP réclame un accès et un financement universel pour des solutions de prise en charge non pharmacologique de la douleur, telles que soutenues par l’Association canadienne de la physiothérapie.

Permettre aux physiothérapeutes et technologues en physiothérapie d’exercer pleinement leurs compétences

Le budget 2024-2025 ne mentionne pas l’exercice en pleine compétence des professionnels de la santé. Il ne fait pas mention de décloisonnement des professions. L’AQP souhaite s’assurer que l’autonomie professionnelle dans le contexte de décloisonnement demeure une priorité du réseau de la santé afin de multiplier les actes disponibles aux patients.

Rémunérer les stages finaux en physiothérapie

Malgré des mentions que « la diplomation aux études supérieures constitue un levier essentiel pour contrer la rareté de la main-d’œuvre et favoriser le développement socio-économique du Québec. », ce budget ne mentionne pas qu’une rémunération des stages finaux soit envisagée. L’AQP souhaite s’assurer que le gouvernement entende et comprenne l’importance de la rémunération des stages finaux en physiothérapie.

Autres éléments importants

Le budget 2024-2025 fait mention d’autres éléments importants tels que :

  • Accélération du virage numérique du réseau de la santé
  • Poursuite de la consolidation des services du programme Agir tôt dont la prévention pour le développement optimal
  • Poursuite du GAP numérique menant à la plate-forme de rendez-vous Votre Santé
  • Promotion de la santé et prévention des maladies – L’AQP s’engage à agir sur ce point en partenariat avec la Coalition québécoise pour la réduction de la maladie

Par contre, ce budget ne semble pas faire mention de :

  • Santé de la femme et de santé pelvienne
  • Autonomie et marge de manœuvre aux professionnels de la santé, autres que les médecins
  • Évaluation et triage en urgences et en médecine spécialisée dont l’orthopédie, la physiatrie et la neurochirurgie
  • Prescription remboursée par la RAMQ d’aides techniques à la mobilité ou d’orthèses
  • Diminuer la pénurie de ressources dans le système de santé par l’optimisation de certains corridors de services.

Pour conclure, l’AQP assurera un suivi auprès du gouvernement, afin d’assurer la place de la physiothérapie dans le système de la santé pour instaurer des solutions novatrices centrées sur le patient. L’AQP s’assurera que le gouvernement réponde à ses questions et qu’il voit aux solutions que les professionnels de la physiothérapie peuvent amener à la population québécoise et au réseau de la santé.

N’hésitez pas à communiquer avec nous au info@aqp.quebec si vous avez des commentaires ou questions en lien avec ce budget.

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Simon Dalle-Vedove, pht

Président de l’AQP

Samuel Trottier-Lapointe, pht

Vice-Président de l’AQP

Anne-Marie Violette, pht

Secrétaire de l’AQP